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Autour de Phasma

Publié le par Nébal

Autour de Phasma

POURQUOI CETTE RUBRIQUE

 

En créant ce blog, j’avais émis une idée lors de mon « message de service » sur Welcome to Nebalia : je songeais à livrer de temps en temps quelques articles consacrés à l’univers Star Wars, mais seulement dans la mesure où il entrerait directement en résonance avec le matériel du jeu X-Wing – il s’agirait de parler de BD, de romans, de séries, au-delà des seuls films, mais pas pour en faire des chroniques à proprement parler (et je ne pense a priori pas en faire davantage sur Welcome to Nebalia), plutôt pour relever ce que fait tel personnage et pourquoi en jeu il a telle capacité, ou ce que les récits ou illustrations de batailles spatiales peuvent nous enseigner par rapport à tel ou tel vaisseau, son pilotage, ses spécificités, etc.

 

Dans l’idéal – et tout ne s’y prête pas, certes… Outre que je n’ai pas grand-chose à vous apprendre concernant certains personnages particulièrement iconiques : un article consacré à Han Solo ou Dark Vador ne serait d’aucune utilité, tant la matière est abondante sur le ouèbe. Peut-être cependant est-il possible de se centrer sur des personnages, mettons, moins connus ? Les adeptes du lore starwarsien connaissent sans doute déjà Wookiepedia, ce genre de choses, et je ne prétends pas du tout jouer dans la même catégorie.

 

Maintenant, on trouve dans le jeu des personnages autrement obscurs – et ce même s’ils ont rencontré un certain écho médiatique, comme on va le voir dans cet article tournant principalement autour de la Capitaine Phasma. À vrai dire, je tends à croire que la nouvelle trilogie, et plus particulièrement les romans et BD tournant autour, depuis la décision de Disney de bâtir un « canon » officiel de Star Wars (renvoyant les anciennes créations hors-films dans un univers « Légendes » non officiel), sont plus propices à ce genre d’articles – on verra bien… Voici en tout cas une première tentative.

 

LA GENÈSE DE PHASMA

 

 

Le personnage de Phasma est un cas assez intéressant, en bien comme en mal, dans le contexte de la nouvelle trilogie, de sa conception et de sa réception. La production avait semble-t-il teasé sur le personnage avant que ne sorte Le Réveil de la Force, et son visuel, celui d’un Stormtrooper massif à l’armure chromée et arborant une cape, a séduit, ou du moins intrigué, pas mal de monde dès lors. Le film une fois sorti en salles, il s’est avéré pourtant que le personnage n’apparaissait en fait que très peu à l’écran – là où le merchandising autour du personnage était déjà autrement conséquent (en fait, il semblerait que ce soit le personnage de la nouvelle trilogie dont les déclinaisons en goodies divers se sont le mieux vendues).

 

Son sort à la fin du film était un peu ambigu, mais la relative popularité du personnage a conduit la production à le faire réapparaître dans Les Derniers Jedi, ce qui n'était pas forcément prévu à la base, dit-on. Là encore, cependant, avec un temps de présence à l’écran plus que limité... Par ailleurs, le personnage est laissé pour mort à la fin du film, soit comme dans Le Réveil de la Force. Reviendra-t-elle dans l’épisode IX ? Cela n’est donc pas impossible, au regard de ce qui s’est passé précédemment, mais pas certain non plus ; nous ne pouvons que spéculer et, honnêtement, je vais laisser ça à d’autres.

 

L’écho rencontré malgré tout par le personnage est d’autant plus singulier que sa genèse a été un peu compliquée – et relevait pour partie de l’improvisation. Initialement, le design du personnage, cette armure très particulière, avait été conçu pour Kylo Ren – idée finalement rejetée car ne correspondant pas vraiment au fiston Solo-Skywalker/Organa et à son rôle dans tout ça. Quoi qu’il en soit, le concept derrière cette armure était semble-t-il initialement masculin. La décision de faire du personnage une femme n’aurait été prise que très peu de temps avant le tournage, en réaction peut-être à des critiques quant à la place ténue des femmes dans ce qui apparaissait d’ores et déjà de la nouvelle trilogie – critiques suscitant à leur tour l’indignation de fans atteints dans leur virilité dès qu’une femme apparaît dans leur série fétiche… Je ne vous refais pas le film, si j’ose dire. L’amure, cela dit, est un sujet à noter – car les « débats », un bien grand mot, ont notamment porté sur le fait qu’elle n’était pas « sexualisée » ; et là certains souvenirs de bikinis de mailles à la Red Sonja s’imposent tout naturellement… Non, c’était clairement le bon choix.

 

Et qui convenait très bien à l’actrice derrière le masque – car il y en a bien une, de la stature adéquate (1,91 m nous dit Wikipédia, merci Wikipédia), et que nous avions déjà vue briller en armure lourde dans une autre saga en parallèle, puisqu’il s’agit de Gwendoline Christie, qui joue Brienne de Torth dans Game of Thrones.

 

 

Gwendoline Christie avait sa place dans le « débat », bien sûr – et elle était ravie que l’univers Star Wars développe un antagoniste féminin de poids, même si, dans les faits, le peu de présence à l’écran de Phasma tranche donc sur son succès en termes de merchandising ou autres produits dérivés, comme le roman et la BD sur lesquels je vais principalement me baser ici.

 

Or il y a un dernier point à envisager : nous savons, nous autres spectateurs, à quoi ressemble (en principe…) Phasma, parce que nous savons que Gwendoline Christie est derrière le masque. Cependant, une bonne partie de l’attrait du personnage tient à son caractère mystérieux – et tout spécialement au fait qu’elle n’apparaît jamais sans son masque. Elle n’est certes pas la première dans les films Star Wars – mais la production a surtout évoqué le précédent de Boba Fett : les deux personnages sont (initialement du moins) des antagonistes dont on ne sait pas grand-chose, et qu’on voit peu à l’écran, mais qui représentent cependant une adversité de taille, plus qu’inquiétante, et peuvent à l’occasion avoir un rôle déterminant.

 

 

Dès lors, montrer le visage de Phasma risquait probablement d’affadir le personnage – l’hypothèse a été envisagée quand il s’est agi de la ramener dans Les Derniers Jedi, tout spécialement lors de sa scène de combat avec Finn (son ancien « protégé », mais elle en est devenue la Némésis). Finalement, c’est une autre solution qui a été retenue, plus pertinente : révéler seulement ses yeux.

 

Quoi qu’il en soit, dans le roman et la BD dont je vais vous causer aujourd’hui, cette idée qu’il ne faut pas voir le visage derrière le masque est fondamentale – ce qui ressort forcément davantage de la BD, dont la composante graphique lui permet de se montrer joueuse à cet égard, mais il y a de cela aussi dans le roman : on est parfois supposé y « voir » le visage de Phasma, derrière les mots – mais on retient probablement davantage les divers moyens dont elle use tout du long pour le dissimuler (ça sent le trouble psychologique, ça).

 

 

Ceci étant posé, avant d’explorer le personnage dans le roman et la BD qui lui sont consacrés, revenons à X-Wing. La Capitaine Phasma est une carte d’équipage spécifique au Premier Ordre, et apparue dans la vague 2, soit dans le kit de conversion du Premier Ordre.

 

Son propos est de jouer avec le stress, et reprend grosso merdo l’effet de Mara Jade en v1 – qui était un équipage impérial ; cependant, Mara Jade relève aujourd’hui de l’univers « Légendes », et il est assez peu probable qu’elle revienne dans le camp impérial. Encore que… Une des questions que je me pose, avec ce genre d’articles, c’est l’inscription exacte du jeu X-Wing dans le canon générique de Star Wars ; car on aura dès le présent article l’occasion de constater que « tout ne colle pas parfaitement », même si probablement pas à ce niveau tout de même.

 

 

Capitaine Phasma est une carte plutôt intéressante, sans être bouleversante – j’ai eu l’occasion de la jouer avec un certain succès. Elle peut s’associer, éventuellement, au Sergent Thanisson (l’équipage, pas le pilote, attention !), pour augmenter son effet. Cependant, une autre chose est à noter : pour l’heure, un seul vaisseau est en mesure d’emporter la Capitaine Phasma, et c’est la Navette de commandement de classe Upsilon.

 

Que la mécanique de Phasma joue avec le stress paraît dans l’ordre des choses : outre les films, le roman Phasma et la BD Capitaine Phasma : La Survivante montrent assurément qu’elle a de quoi stresser ses adversaires… Et à plus d’un titre : comme icone de la propagande du Premier Ordre, comme soldat impitoyable… et comme personnage fondamentalement arriviste et machiavélique, et porté à éliminer tous ceux qu’elle considère comme des témoins gênants ! Cependant, sous sa façade toute de froideur chromée, elle n’est peut-être pas aussi imperméable au stress qu’elle le prétend ? Mais elle n'entend pas laisser en vie quiconque pourrait prétendre l'avoir vue fragilisée... Alors restons prudents !

 

LE ROMAN PHASMA

 

 

Bien ! Passons au roman Phasma – et attention, les gens, je ne vais pas me gêner pour SPOILER comme un bantha (même chose pour la BD plus loin) !

 

Phasma est un roman (assez médiocre, mais ça n’est pas le propos) de Delilah S. Dawson, paru initialement en 2017 aux États-Unis, et en 2018 chez nous, dans la collection « Star Wars » de Pocket, avec une traduction de Julien Bétan. Il fait partie d’une sous-collection baptisée « Voyage vers Star Wars épisode VIII : Les Derniers Jedi » : il s’agit de préparer le film, en brodant sur les personnages, mais, attention, pas nécessairement de rapporter des événements qui se seraient produits entre l’épisode VII et l’épisode VIII – ce roman, de même que le plus récent (et plus réussi à mon goût) Luke Skywalker : légendes de Ken Liu (oui, celui-là même), se situent en fait avant Le Réveil de la Force – et c’est une raison supplémentaire, dans l’idéal, de le lire avant la BD Capitaine Phasma : La Survivante (comme de juste, j’ai fait exactement le contraire…) ; ça n’est pas indispensable, mais certains aspects de la BD se comprennent un peu mieux si on a le roman en tête.

 

La Capitaine Phasma est bien sûr au cœur du roman portant son nom, mais elle y est très longtemps envisagée de manière essentiellement indirecte – au travers de récits de seconde main.

 

 

Vi Moradi est une contrebandière et une espionne qui flirte (voire un peu plus que ça) avec la Résistance (et elle pourrait faire un personnage intéressant, de cette faction ou de celle des Racailles et Scélérats, ou entre les deux, d'ailleurs). Elle a été chargée par la générale Leia Organa d’enquêter sur le passé de la Capitaine Phasma – une redoutable Stormtrooper d’élite, qui a pris en charge la formation des soldats du Premier Ordre, lequel l’emploie aussi et peut-être même surtout comme une icône destinée à la propagande, l'incarnation même de la dignité et de la force des Stormtroopers. Or on ne sait absolument rien d’elle, en dehors de ses fonctions… En fait, son passé, de manière globale, semble avoir été effacé des registres. Mais Vi Moradi est parvenue à identifier sa planète natale, Parnassos… Elle s'y est rendue, et, quand le roman débute, la contrebandière/résistante se prépare à livrer les fruits de son enquête à la générale Organa. Mais elle tombe sur un os…

 

 

C’est qu’un autre personnage menait sa petite enquête sur le passé de Phasma – mais il s’agit d’une figure éminente du Premier Ordre ! Le Capitaine Cardinal… Ce Stormtrooper à l’armure rouge a longtemps été l’acolyte, voire le garde du corps, du général Brendol Hux – qui n’est pas le « général Hux » des films (ou de X-Wing, à cet égard) : celui que nous connaissions est en fait Armitage Hux, le fils du précédent. Cardinal, ex CD-0922, a été le premier capitaine « nommé » du Premier Ordre – c’est Brendol Hux lui-même qui lui a attribué le nom de Cardinal en remplacement de son matricule (et de son « vrai » nom, Archex, quand il était un orphelin de Jakku ; tout le monde est un orphelin de Jakku...). Surtout, Cardinal, sous la supervision de Brendol Hux, a développé le système de formation des Stormtroopers, au travers d’un programme mêlant simulations de combat et endoctrinement forcené.

 

Cardinal est un loyal soldat du Premier Ordre – tout dévoué à sa cause… qu’il idéalise totalement : pour lui, au-delà de la notion toujours polysémique du bien commun, ou de l’obsession plus connotée pour « l’ordre », le Premier Ordre (eh), c’est avant tout l’égalité, des chances et de traitement – avec aussi un côté « provincial » ou « périphérique » (en fait d’armure rouge, nous avons un gilet jaune, quoi) (pardon).

 

Seulement voilà : l’arrivée de Phasma a tout changé… La jeune femme, ramenée par Brendol Hux de Parnassos, où sa navette de sauvetage s’était écrasée, l’a bientôt remplacé aux côtés du général, a d’emblée pu porter le nom de Phasma sans passer par un matricule, a vu son armure chromée (conçue en chipant des pièces remontant à Palpatine !) presque aussitôt officialisée, cape privilégiée de capitaine incluse, et a pris toujours plus d’importance dans la hiérarchie du Premier Ordre : celui-ci en a certes fait d’abord et avant tout un outil de propagande, mais il lui a aussi confié la tâche de prendre le relais de la formation conçue par Cardinal – car seule l’expérience véritable du combat permettra de trier les bons éléments, les simulations du Stormtrooper rouge sont vides de sens ! Seulement, là où Cardinal a le sentiment de former de bons soldats et de bons citoyens dévoués à la juste cause du Premier Ordre, Phasma, elle, forme des tueurs impitoyables…

 

Cardinal est-il si naïf ? Il faut le croire… Toujours est-il que, depuis l’arrivée de Phasma au sein du Premier Ordre, il a vu ses prérogatives toujours plus rognées, jour après jour. Tout dévoué au Premier Ordre qu’il soit, il en a dérivé une jalousie et même une haine farouche pour la mystérieuse capitaine qui le pousse toujours un peu plus vers la retraite… Aussi fait-il feu de tout bois : il est convaincu que le passé mystérieux de Phasma renferme de vilains secrets qui pourraient la griller à jamais aux yeux du Premier Ordre – et lui permettre de retrouver son rang.

 

Présent lors de l’arrivée de Phasma aux côtés de Brendol Hux, Cardinal fait partie de ceux qui savent que sa planète natale était Parnassos – il ne pouvait pas s’y rendre l’air de rien, mais il surveillait la planète ; et, quand Vi Moradi en est repartie, Cardinal s’est aussitôt emparé de la résistante… Illégalement et dans le plus grand secret : il l’a emmenée dans une pièce discrète de son vaisseau, où il entend bien lui extorquer les informations à même de faire tomber Phasma ! Quitte à employer la torture – une pratique inédite pour lui… et il n'est pas très doué.

 

Mais le récit de Vi Moradi, long et contourné, forcément manipulateur, l’amènera en définitive à comprendre qu’il s’est leurré toutes ces années – il n’avait guère de doute quant au fait que Phasma cachait quelque chose, mais ce qu’il découvre est d’une tout autre envergure, et implique dans une égale mesure Armitage Hux… En fait, c’est l’image qu’il s’était faite du Premier Ordre qui est bientôt anéantie. La haine très personnelle, et fondée sur la jalousie, qu’il éprouvait à l’encontre de Phasma, lui ouvre enfin les yeux sur la réalité de sa faction adorée.

 

À la toute fin du roman, après qu’il a échoué à vaincre sa rivale au combat, il est sauvé par Vi Moradi (syndrome de Stockholm FTW), qui fuit le destroyer stellaire avec lui – le personnage pourrait bien réapparaître dans une autre faction ? Sait-on jamais…

 

(Non, je n'y crois pas vraiment.)

 

 

Or le Capitaine Cardinal figure dans X-Wing – même si de manière un peu problématique. En effet, il y est un pilote de Navette de commandement de classe Upsilon… ce qu’il n’est certainement pas dans le roman : Cardinal, comme Phasma, et c’est bien le souci, est un Stormtrooper – d’élite, certes, mais un fantassin, pas un pilote. À cet égard, le plus cohérent aurait été d’en faire un équipage, de même que sa rivale. Mais bon, un pilote, admettons – au moins, ça n’est pas un as… Cependant, avec son initiative de 4, il se retrouve au même niveau que le Major Stridan : c’est en fait un des meilleurs pilotes de cette navette… et c’est même le plus coûteux !

 

Il faut toutefois relever son sous-titre sur cette carte : « Instructeur avec des principes ». Et ça, oui, pour le coup, c’est très clairement notre Cardinal.

 

La capacité spéciale de ce pilote lui confère une fonction de soutien qui va également dans ce sens, et je suppose que l’on pourrait y voir une conséquence de son programme d’entraînement à base de simulations – mais, encore une fois, ce sont des Stormtroopers qu’il est censé former, pas des pilotes. Bon, OK…

 

Image extraite de la BD – et, non, aucun de ces personnages n’est Phasma ! En bas à gauche, nous avons Siv, la petite fille est Frey, l’homme musclé Torben

 

 

Je ne vais pas rentrer dans les détails du récit que fait Vi Moradi au Capitaine Cardinal – et qui est en fait un récit de seconde main, reprenant ce qu’a raconté à la résistante une autochtone de Parnassos du nom de Siv, qui a bien connu Phasma avant qu’elle n’intègre le Premier Ordre. Mais les grandes lignes sont importantes, qui auront des conséquences notamment sur la BD Capitaine Phasma.

 

Tout d’abord, Parnassos, douze ans avant l’interrogatoire de Vi Moradi par Cardinal, est un monde à bout de souffle : un cataclysme écologique (dont nous apprendrons plus tard qu’il est dû à l’emploi d’armes nucléaires) rend la planète toujours plus inhabitable. Le Scyre est une toute petite tribu, qui se réfugie tant que c’est encore possible dans une caverne sacrée appelée Nautilus (mouais…) ; à la tête du Scyre se trouvent un frère et une sœur, Keldo et, donc, Phasma – le premier est handicapé, ce qui lui prohibe nombre d’activités physiques, là où sa sœur, d’une taille bien supérieure à la moyenne (comme Gwendoline Christie, donc, ça tombe bien), est une guerrière redoutable. Ce qui ne suffira pas à sauver le Scyre, condamné à brève échéance, comme l’est Parnassos de manière générale.

 

Un jour, cependant, un vaisseau s’écrase sur Parnassos, non loin du Nautilus. Phasma, contre l’avis de Keldo, s’est précipitée sur le site du crash pour piller ce qui s’y trouverait, quitte à éliminer les membres de la tribu rivale des Claws, que Keldo cherchait à apaiser au travers d’une politique plus conciliante ; mais, sur place, elle tombe sur le général Brendol Hux et trois Stormtroopers du Premier Ordre ! Dont elle n’a jamais entendu parler, bien sûr : le Scyre est retourné à un stade « primitif » et Parnassos n'a plus aucun contact avec le reste de la galaxie – à vrai dire, le Scyre ne sait rien de ce qui se trouve à quelques dizaines de kilomètres seulement du Nautilus ! Mais le général promet monts et merveilles à qui lui permettra de regagner son vaisseau – en fait, il offre de quitter le monde mourant de Parnassos, pour intégrer le glorieux Premier Ordre, bénéficier de sa technologie, de sa médecine, se battre pour une juste cause, etc. Et Phasma, contre Keldo là encore, choisit de partir avec le général.

 

Dès lors, sans rentrer dans les détails, car cette odyssée très post-apo est assez longue, nous verrons toujours plus Phasma, non seulement trahir tout ce qui lui est censément cher, mais aussi faire en sorte d’éliminer tous les témoins gênants – dont son frère au premier chef, mais aussi tous ceux du Scyre qui ont pourtant choisi de l’accompagner, et tout spécialement Siv, jeune femme confite de dévotion pour la guerrière, et qui a pour tâche, avec ses détraxeurs, d’extraire des cadavres les substances qui permettent au Scyre de vivre ne serait-ce qu’un jour de plus… Siv constate jour après jour la froideur impitoyable de celle qui était son amie – et elle est la seule à y survivre, par miracle, ce qui lui permettra d’en faire le récit à Vi Moradi.

 

 

Ce récit ne satisfait pas vraiment Cardinal : il ne se fait pas d’illusions quant à la moralité de Phasma, qu’il exècre. Mais ce dont il a besoin, c’est une infraction franche et incontestable aux règles du Premier Ordre ! Or la narration habile de Vi Moradi nous amène en vérité, même si par des détours, à ce qui intéresse vraiment Cardinal – et dont il se doutait depuis le départ : Phasma a tué Brendol Hux ! Son protecteur et celui de Cardinal !

 

Seulement, quand il entend la dénoncer au propre fils du général assassiné, le nouveau général Hux, Armitage de son prénom, une sévère déconvenue l’attend : Armitage Hux, non seulement savait très bien ce qu’il en était… mais il était probablement le complice de la guerrière dans l’assassinat de son propre père ! Le naïf Cardinal en prend pour son grade, si l’on ose dire… et est plus ou moins condamné à ce stade : il perdra son poste au sommet du Premier Ordre, Phasma prendra possession de tout son système de formation, et, un jour, il disparaîtra, discrètement… Sauf qu’il a son mot à dire – et, pour le coup, Vi Moradi aussi. Bye bye le Premier Ordre !

 

Notons une chose – qui vaudra pour la BD Capitaine Phasma également : si Armitage Hux est aussi détestable dans le roman que dans les films (on insiste notamment, outre son immoralité teintée de cruauté, sur son caractère d’enfant gâté-pourri – il est la parfaite antithèse, en tant qu’ « héritier », des principes égalitaristes qui fondent le Premier Ordre dans la conception on ne peut plus naïve que s’en fait Cardinal), si le jeune Hux est dégueulasse à baffer, donc, il est beaucoup moins stupide et ridicule que le personnage laborieusement incarné à l’écran par Domhnall Gleeson…

 

 

Le Général Hux du jeu est bien sûr Armitage Hux – et cet équipage spécifique au Premier Ordre (là encore, issu de la vague 2, et du kit de conversion de la faction) offre une option de soutien/commandement assez impressionnante : oui, il est décidément moins stupide et ridicule que dans les films…

 

 

Le roman évoque bien sûr d’autres personnages, dont forcément Kylo Ren et le Suprême Leader Snoke – mais il n’y a pas grand-chose de plus à en dire.

 

Une référence (multiple) m’intéresse cependant bien davantage, et elle concerne l’Amiral Sloane. Le roman se déroule une vingtaine d’années après la chute de l’Empire Galactique, période au cours de laquelle Sloane a joué un rôle de premier plan – mais on ne savait pas très bien ce qui s’était passé ensuite, la concernant. Le roman ne se montre pas très explicite, mais laisse entendre, si on le confronte à d’autres sources, que Sloane a été une des fondatrices du Premier Ordre – et quelqu’un qui inspire toujours le respect après tout ce temps (bien plus que Brendol Hux, qui, tout charismatique qu’il soit de prime abord, est assez rapidement démasqué pour le couard manipulateur et cynique qu’il est vraiment). Cependant, le roman, en évoquant son « absence », ne permet pas pour l’heure de déterminer s’il faut entendre par-là que l’amirale est morte ou… autre chose.

 

 

Il me fallait en parler – parce que j’aime beaucoup l’Amiral Sloane dans X-Wing : c’est un excellent officier de soutien/commandement typiquement impérial, et j’ai eu l’occasion de jouer cet équipage à plusieurs reprises (voyez surtout ici et ). Et il s’agit donc d’un équipage impérial, comme de juste.

 

Y aura-t-il un jour une version de Sloane dans le Premier Ordre ? Je n’y crois pas vraiment, mais on a vu, dans le camp d’en face, d’autres personnages se perpétuer de génération en génération…

 

LA BANDE DESSINÉE CAPITAINE PHASMA : LA SURVIVANTE

 

 

Passons maintenant à la bande dessinée Capitaine Phasma : La Survivante. Il s’agit d’une mini-série publiée par Marvel (donc dans l’univers « canonique », pas « Légendes ») en 2017, et qui tient en quatre épisodes seulement (généralement, c’est plutôt cinq ou six) ; le scénario est signé Kelly Thompson (il est honnête), le dessin est de Marco Checchetto (il est très bon – il y a pas mal de planches très impressionnantes, foisonnantes, notamment des pleines pages voire doubles-pages), avec des couleurs d’Andres Mossa (trop flashouilles à mon goût, mais elles s’accordent plutôt bien au dessin, oui) – les couvertures sont cependant dues à Paul Renaud (un compatriote). En France, la BD est publiée par Panini en 2018, avec une traduction de Thomas Davier. Notez que l’on retrouve le même intitulé que pour le roman, « Voyage vers Star Wars : Les Derniers Jedi », avec moins d’ambiguïté cependant, car cette fois les événements rapportés se situent bien entre les deux films – ou, plus exactement, à la toute fin du Réveil de la Force.

 

Et cette BD (que je vais là encore SPOILER comme un mynock, alors attention) reprend beaucoup d’éléments du roman, même si elle n’y fait explicitement référence, en termes de narration disons, qu’au travers d’un bref flashback au cours duquel Phasma repense à son passé sur Parnassos (et qui est assez hermétique si l’on n’a pas lu le roman, même si on le perçoit bien pour ce qu’il est).

 

Le lien entre les deux fictions réside plutôt dans les thématiques : Phasma est prête à tout pour survivre, y compris à commettre les pires crimes, les pires trahisons même, dès l’instant qu’elle peut trouver à les imputer à un bouc-émissaire, en faisant la chasse aux témoins gênants.

 

 

La BD débute donc vers la fin du Réveil de la Force – plus précisément, juste après que les résistants Finn (son ancien élève, donc), Han Solo et Chewbacca se sont emparés d’elle et lui ont extorqué le code permettant d’abaisser les défenses de la base Starkiller, afin de la rendre fragile face à une attaque de la Résistance, dans le but de la faire sauter alors même qu’elle charge son méga canon. Han Solo, taquin, demande alors à Finn, qui a travaillé sur cette base, s’il se trouve un compacteur à ordures à proximité… On y précipite Phasma et c’en est fini d’elle – pour ce film.

 

 

Pendant ce temps, du coup, les résistants mènent l’assaut. Une très impressionnante double-page montre les X-Wing T-70 plonger sur la base Starkiller, emmenés par Poe Dameron, dont le vaisseau, le Black One, se démarque au premier plan, avec sa peinture très particulière (et très moche en ce qui me concerne, mais bon, c’est pas le propos).

 

 

En face, étrangement, les seuls vaisseaux du Premier Ordre que nous voyons sont tous des Chasseurs TIE/sf, il n’y a a priori pas le moindre Chasseur TIE/fo (là où, à en croire notamment les cartes, l’Escadron Zeta chargé de protéger la base était panaché entre les deux châssis).

 

Le Chasseur des Forces Spéciales se distingue essentiellement par son antenne, et, surtout, la bande rouge qu’il arbore sur sa gauche ; c’est plus flagrant en BD que sur les figurines, on va dire. Vu de l’extérieur, cependant, on ne perçoit pas vraiment la nacelle d’artilleur (qui est bombée sur l’arrière et en dessous de la figurine) – mais nous aurons l’occasion de revenir à cette histoire de nacelle, et sur une autre bizarrerie « technique », quand nous pénétrerons à l’intérieur d’un de ces chasseurs.

 

 

Pour l’heure, revenons à Phasma. Bien sûr, il en fallait davantage pour s’en débarrasser… Ce que Han Solo était bien placé pour deviner ! Et la BD ne s’attarde d’ailleurs pas le moins du monde sur le moyen qu’elle emploie pour sortir du compacteur à ordures.

 

C’est que les préoccupations de Phasma, très vite, sont d’un ordre bien différent : que la Résistance réussisse son coup ou pas, il y a fort à craindre que les huiles du Premier Ordre comprendront que c’est à cause d’elle que l’assaut a pu être lancé contre la base – et c’est cela, finalement bien davantage que la destruction de l’arme secrète du Premier Ordre, qui compte vraiment à ses yeux !

 

Et il lui reste une chance de sortir blanchie (enfin, chromée…) de ce désastre : fouinant dans les ordinateurs du Premier Ordre, elle découvre qu’un de ses subordonnés, le lieutenant Sol Rivas, a accédé au même poste un peu avant elle – il fait donc un coupable idéal ! En même temps qu’un témoin à éliminer, car les accès laissent supposer que Rivas, qui n'est pas un imbécile, a compris le rôle joué par Phasma dans cette affaire…

 

La capitaine se lance à sa poursuite – mais le chaos dans la base Starkiller (les explosions, notamment, qui produisent un effet graphique de flouté assez intéressant) l’empêche d’éliminer sa cible – et le lieutenant Rivas semble bien comprendre qui est à ses trousses. Il parvient à quitter le bâtiment, et monte dans un chasseur…

 

Mais quel chasseur ? Dans son cas, je n’ai pas pu le déterminer – on ne voit son vaisseau que de loin, et par l’arrière, à travers les yeux de Phasma qui le poursuit. Tous les autres chasseurs impériaux entrevus dans la BD sont donc des TIE/sf, mais, dans son cas, il y a un vague doute.

 

 

Or, dans X-Wing, le Lieutenant Rivas apparaît, et c’est un pilote de Chasseur TIE/fo. En fait, c’est le pilote nommé de ce châssis le moins coûteux – j’allais dire que c’était celui doté de la plus basse initiative, mais ce serait oublier l’étonnant « Null » ! Quoi qu’il en soit, le sous-titre de cette carte est éloquent : « Témoin gênant »… Sa capacité spéciale, cependant, n’entre pas en résonance avec son rôle dans cette histoire.


 

 

Mais il ne se débarrassera pas de Phasma aussi facilement ! La capitaine poursuit sa cible dans la neige (entrevoyant au loin le combat au sabre laser entre Kylo Ren et Rey), et réquisitionne un autre chasseur pour continuer sa traque.

 

Le vaisseau en question est clairement un Chasseur TIE/sf – mais son pilote, TN-3465, qui est une femme au passage, est aux commandes d’un Chasseur TIE/fo dans le jeu… Avec son initiative de 2 seulement, elle est à peine plus capée que le Lieutenant Rivas.

 

 

Son sous-titre, « Électron libre », ne m’évoque pas forcément grand-chose au regard de cette BD : le personnage fait l’effet d’être surtout docile, même si pas spécialement craintive alors qu’elle se doute très bien de ce que tout cela risque de mal finir pour elle (et, oui, cela finira mal pour elle, puisqu’elle deviendra à son tour un témoin gênant) ; elle a en fait un certain caractère, mais qu’elle contient – nulle envie d’irriter la redoutable Phasma ! Enfin, et peut-être surtout, elle n’est pas un énième méchant de pacotille : en fait, elle a des idéaux, et fait indéniablement preuve d’empathie – ce qui la confronte inéluctablement au cynisme impitoyable de Phasma ; en cela, elle peut rappeler le personnage du capitaine Cardinal – mais sa position hiérarchique tout autre, tout en bas de l’échelle, résonne bien différemment. Et, si elle obéit aux ordres de Phasma sans discuter, elle est plutôt du type à inspirer la sympathie… Pour en finir avec la carte, sa capacité de pilote pourrait renvoyer à la BD, mais je suppose que cela serait un peu trop tordu…

 

Quoi qu’il en soit, TN-3465 est donc réquisitionnée avec le vaisseau – pour le piloter, tandis que Phasma s’installe au poste d’artilleur : quand nous avons un aperçu de l’intérieur du chasseur, la nacelle est cette fois clairement visible, et orientée vers l’arrière par rapport au poste de pilotage – je suppose qu’elle est censée pivoter, encore que je ne sois pas bien sûr de voir comment… Je doute cependant de jamais voir une carte d’artilleur Capitaine Phasma, en alternative à l’Artilleur des Forces Spéciales ! On ne sait jamais… Mais je n’y crois pas, non.

 

 

Mais, sur le plan technique, il y a une bizarrerie probablement plus significative, car bien plus étonnante, pour les joueurs de X-Wing : en effet, ce Chasseur TIE/sf… embarque un Astromech BB ! Il a même son propre petit nom : BB-K8… Et il est censé réparer les armements défaillants du vaisseau, quand Phasma le réquisitionne.

 

Dans le jeu, v1 comme v2, aucun vaisseau de l’Empire Galactique comme du Premier Ordre n’a jamais eu d’emplacement d’astromech. Et il en va toujours ainsi. Peut-on en déduire la possibilité, un jour, d’astromechs impériaux ou du Premier Ordre ? Je n’y crois pas vraiment.

 

Ce que cette bizarrerie m’inspire, c’est plutôt un questionnement : comment s’inscrit donc le jeu X-Wing dans le « canon » de Star Wars, la décision prise par Disney en 2012, sauf erreur, d’inscrire désormais les romans, les BD, etc., de Star Wars dans le même univers exactement que celui des films ? Il y a là quelque chose que je ne peux m’empêcher de trouver étonnant – surtout dans la mesure où les personnages du jeu évoqués jusqu’ici, à savoir ici le Lieutenant Rivas et TN-3465, mais aussi le Capitaine Cardinal pour ce qui est du roman de Delilah S. Dawson, ont bel et bien été créés spécifiquement pour le roman et la BD, avant d’être repris dans le jeu ; pourtant, le jeu ne les reprend pas exactement tels qu’ils sont (en faisant de Cardinal un pilote, en assignant à TN-3465 un Chasseur TIE/sf…) ; ces différences ne sont pas forcément très importantes, c’est certain, mais elles m’incitent à me poser cette question, oui – et BB-K8 plus encore…

 

Même si… Honnêtement ? À la fin de la BD, Phasma ayant fait le ménage, Rivas, BB-K8 et TN-3465, dans cet ordre, ne sont de toute façon plus de ce monde… Des témoins gênants, tous autant qu’ils sont.

 

 

Mais nous n’en somme pas encore là. L’autonomie limité du vaisseau du lieutenant Rivas lui impose bientôt de se poser sur une planète proche, du nom de Luprora. Forcément, Phasma intime à TN-3465 de se poser également, et de poursuivre la traque à pied à ses côtés.

 

Et, ici, il y a un lien marqué avec le roman Phasma, même si pas explicite : c’est que Luprora est un monde en fin de vie. La marée qui monte sans cesse condamne ses habitants, les Lupr’or, à moyen terme. Je n’en avais pas idée dans la mesure où j’avais lu la BD avant le roman, mais, après coup, il apparaît clairement que le choix de cette thématique est destiné à confronter Phasma à ses souvenirs de Parnassos – ce qui justifie le petit flashback évoqué plus haut, avec notamment Siv ; en fait, Phasma, perdue dans ses pensées, semble appeler TN-3465 en employant le nom de Siv… Et la pilote se doute que ça n’est pas très bon signe.

 

Quoi qu’il en soit, la traque du lieutenant Rivas impliquera sans doute le contact avec les habitants de la planète – et Phasma préfère ne pas se présenter à eux sous son uniforme emblématique du Premier Ordre. Elle ordonne donc à TN-3465 (qu’elle appelle dès lors… « Pilote ») de se changer, pour prendre une apparence plus civile (la pilote est le plus souvent vue à visage découvert, elle ne portait son casque qu’à l’intérieur de son vaisseau, comme souvent pour ce qui est des TIE) ; mais elle-même doit remplacer son armure chromée, au moins temporairement (plus tard, Phasma ne se cachera plus – elle jouera à nouveau de son armure, avec les primitifs Lupr’or, comme Brendol Hux et ses Stormtroopers l’avaient fait en leur temps sur Parnassos)…

 

Et, ici, la BD se montre donc plus volontiers joueuse que le roman, car le dessin le lui permet, pour ce qui est du caractère nécessairement « masqué » de Phasma. Lors de cette scène cruciale, nous la voyons enlever son casque, si son visage reste dans l’ombre… mais, à la page suivante, elle arbore en fait un autre masque ! Han…

 

 

Cependant, la situation sur Luprora n’est pas exactement similaire à celle de Parnassos – car les Lupr’or, humanoïdes, et réduits à l’état de « société primitive », comme le Scyre, ne sont en fait pas les autochtones sur cette planète, mais des colons ; ce n’est pas la planète qui meurt avec la marée, mais seulement leur tentative d’y établir une société d’importation. Les véritables autochtones sont les R’ora, des créatures amphibies qui s’accommodent très bien de la marée, et qui comptent bien exterminer les intrus !

 

Or, pour atteindre le lieutenant Rivas, Phasma met en place un plan diabolique, en galvanisant les Lupr’or contre les R’ora. Pendant qu’ils s’entretuent, elle pourra s’occuper de Rivas – et elle n’a pas d’autre but, elle n’en a jamais eu d'autre. La naïve TN-3465 a été stimulée elle aussi par le discours enflammé de l’icône de la propagande du Premier Ordre, elle veut croire que la cause de la lutte contre les R’ora est juste, digne et brave… et tombe des nues quand elle découvre que Phasma s’en moque totalement. Les Lupr’or mourront par centaines ? Bah, qu’importe : ils étaient condamnés sur cette planète de toute façon… Alors, tout ça pour le Premier Ordre ? Même pas : la pilote est bien amenée à comprendre qu’il ne s’est jamais agi d’autre chose que de Phasma…

 

« Pilote » surprend l’exécution de Sol Rivas – et, oui, elle comprend enfin. Un temps, elle penser pouvoir dissimuler à la cruelle capitaine qu’elle a assisté à la scène, mais Phasma n’était de toute façon pas disposée à prendre le moindre risque : elle anéantit BB-K8, puis abat TN-3465 d’un coup dans le dos – avançant qu’elle a été « précise », et que ça sera « rapide »…

 

Quel délicieux personnage.

 

 

Après quoi, ellipse, Phasma parvient à regagner le Finalizer, le croiseur où elle a ses quartiers, sous les ordres du général Armitage Hux (dans le roman, l’opposition entre les deux mondes, le Premier Ordre idéalisé de Cardinal, et sa réalité cynique chez Hux et Phasma, se traduit en effet par l’opposition entre deux vaisseaux, significativement baptisés l’Absolution, et, donc, le Finalizer). Lequel général la félicite, comme de juste – même si, encore une fois, il est beaucoup plus digne, et à vue de nez beaucoup moins stupide, que dans les films.

 

Phasma a survécu.

 

C’est ce qu’elle fait.

 

Survivre.

 

Et rien ni personne ne l'en empêchera jamais.

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V
En anglais, le sous-titre de TN-3465 est Loose End, qui est une expression anglaise voulant dire grosso modo "détail à régler". Phasma l'appelle comme ça à un moment dans la BD. Ce qui colle plus avec l'histoire du personnage, qui est effectivement un "détail" que Phasma doit gérer.
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N
OK, merci.